(image source: calenda.org)
The Universities of Lille-III and Paris I Panthéon-Sorbonne hosts a conference on wartime argumentation on 15 and 16 April:
Abstract:
La guerre, comprise comme un phénomène de violence tout autant que comme un moment de socialisation, de débats et d’échanges, est génératrice de formes variées d’argumentation. Elle entraîne, en effet, débats, discours, négociations ou encore contestations qui sont inhérents à son processus et qui méritent, à ce titre, une attention toute particulière.
La guerre, comprise comme un phénomène de violence tout autant que comme un moment de socialisation, de débats et d’échanges, est génératrice de formes variées d’argumentation. Elle entraîne, en effet, débats, discours, négociations ou encore contestations qui sont inhérents à son processus et qui méritent, à ce titre, une attention toute particulière. C’est pourquoi l’atelier pluridisciplinaire d’étude sur la guerre et la paix a choisi cette année d’aborder ce thème au cours de deux journées d’étude qui auront lieu à Lille et à Paris les 15 et 16 avril 2015.
Program:Trois axes de réflexion seront privilégiés :
- Il s’agira d’abord de s’attacher à l’argumentation comme outil privilégié de légitimation ou de la dénonciation des conflits et de comprendre, par qui, pour quelles raisons et comment la guerre est constamment et diversement justifiée ou contestée.
- Toutefois, l’argumentation sur la guerre ne se limite ni à la sphère civile, ni au temps du conflit. À l’arrière comme sur le front, avant et pendant l’affrontement, il faut encore mobiliser, convaincre, persuader d’une part les combattants de la nécessité de donner leur vie ou d’ôter celle des autres, et d’autre part les non-combattants, qui sont aussi la cible de discours qu’ils se réapproprient et transforment pour mieux y adhérer ou au contraire les contester.
- Enfin, toute argumentation ne disparaît pas avec le retour à la paix. C’est alors le temps des bilans, des réflexions sur les réformes à mener et des controverses sociales, militaires, politiques et juridiques. Les guerres continuent d’être l’enjeu de débats mémoriels autour de l’approbation ou de la condamnation de leurs objectifs, de leurs résultats et de leurs acteurs, et pour la récupération de leur charge symbolique. Apparaissent les problématiques liées à la réparation et/ou à la reconnaissance des crimes de guerre, et des outils juridiques de droit international aptes à réparer et/ou à éviter les horreurs du passé.
L’atelier privilégiera la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité pour aborder la notion même d’argumentation et ses diverses théorisations depuis l’Antiquité et dans des cadres qui ne sont pas nécessairement guerriers. Puis trois axes de réflexion seront privilégiés. Il s’agira d’abord de s’attacher à l’argumentation comme outil privilégié de légitimation ou de la dénonciation des conflits et de comprendre, par qui, pour quelles raisons et comment la guerre est constamment et diversement justifiée ou contestée ? Toutefois, l’argumentation sur la guerre ne se limite ni à la sphère civile, ni au temps du conflit. À l’arrière comme sur le front, avant et pendant l’affrontement, il faut encore persuader les combattants de la nécessité de donner leur vie ou d’ôter celle des autres. La guerre génère aussi des discours visant à préparer, convaincre, mobiliser et encourager ceux qui la pratiquent. Les non-combattants sont aussi la cible de discours qui réinvestissent les formes de la culture populaire. Ceux-ci se réapproprient également ce discours et le transforment pour mieux y adhérer ou au contraire le contester. Enfin, toute argumentation ne disparaît pas avec le retour à la paix. C’est alors le temps des bilans, des réflexions sur les réformes à mener et des controverses sociales, militaires, politiques et juridiques. Les guerres continuent d’être l’enjeu de débats mémoriels autour de l’approbation ou de la condamnation de leurs objectifs, de leurs résultats et de leurs acteurs, et pour la récupération de leur charge symbolique. Apparaissent les problématiques liées à la réparation et/ou à la reconnaissance des crimes de guerre, et des outils juridiques de droit international aptes à réparer et/ou à éviter les horreurs du passé.
Il importera ici de se pencher sur la nature (politique, morale, juridique, culturelle) des arguments convoqués dans ces diverses situations, ainsi que sur leur fonctionnement (par analogie, causalité, ou autorité) et sur leur agencement les uns avec les autres. Il conviendra donc de s’attacher aux usages et aux pratiques argumentatives en temps de guerre et d’interroger la diversité de l’argumentation et ses variations en fonction du temps, des acteurs, de leurs modalités d’expression, objectifs et destinataires. Il conviendra de montrer comment l’évolution de ces acteurs, l’apparition et la disparition de certains types de médias, influencent la nature même de l’argumentation en guerre. Enfin, il s’agira de déterminer comment l’argumentation participe à la cohésion, ou au contraire à la dissension des groupes sociaux – corps civiques, populations, soldats –, à emporter l’adhésion nécessaire à l’entrée en guerre ou à sa contestation, à la préparer ou à l’empêcher. Une place particulière sera donc accordée aux acteurs (États, institutions, groupes sociaux, etc.) de l’argumentation en guerre, ainsi qu’à ses modalités d’expression (orales, écrites, picturales).
Practical information:Mercredi 15 avril 2015
Salle de séminaire de l'IRHIS
- 9h30 : Introduction, Bruno Gombert, Université Paris 1 histoire, Sümbül Kaya, EHESS Science politique
Dire, justifier, contester la guerre
- 10h00 : Marie-Clotilde Runavot, Université de Cergy-Pontoise, droit Les arguments juridiques contemporains de l’intervention en guerre
- 10h25 : Huseyin Sevim, Université de Perpignan, Science Politique Une argumentation humanitaire ou stratégique ? Actes et discours déclaratifs dans la politique étrangère turque : le cas du conflit syrien
- 10h50 : Discussion
- 11h05 : Pause
- 11h20 : Cyril Magnon-Pujot, Université Paris 1, Science Politique Une affaire de mots ? Le discours des compagnies de sécurité privée sur la guerre
- 11h45 : Emmanuel Castellarin, Université Paris 1, droit L’argumentation juridique dans les guerres de sécession
- 12h10 : Mathias Delori, CNRS, Science Politique Faire la guerre au nom de l’humanité. L’appropriation, par les militaires occidentaux, de l’argument de la guerre humanitaire
- 12h35 : Discussion
Dire, justifier, contester la guerre (suite)
- 14h30 : Hervé Huntzinger, Université de Lorraine, histoire Justifier ou restreindre la violence de la guerre : arguments juridiques et arguments moraux dans l’Antiquité tardive
- 14h55 : Dominique Gaurier, Université de Nantes, droit Les arguments historiques de l’argumentation en droit de la guerre. De l’Antiquité au 18ème siècle
- 15h20 : Discussion
- 15h35 : Pause
L’argumentation au cœur du combat
- 15h50 : Jean-Manuel Roubineau, Université Rennes 2, histoire Quand les femmes parlent de la guerre : le dossier des apophtegmes laconiens
- 16h15 : Antoine Rivault, Université Rennes 2, histoire Argumenter en guerre civile : les partis de la guerre et de la paix au conseil du roi pendant les guerres de Religion (1564-1570)
- 16h40 : Xavier Le Person, Université de Paris 4, histoire « Amuzer les soldats, afin qu’ils tinsent desjà la victoire pour gaignée » ? La harangue militaire pendant les guerres de religion
- 17h05 : Discussion
Jeudi 16 avril 2015
Université Paris 1, amphithéâtre TurgotL’argumentation au cœur du combat (suite)
- 9h30 : Virginie Cerdeira, Université d’Aix-Marseille, histoire Le Mercure François entre en guerre (1635)
- 9h55 : Michel Erpelding, Université Paris 1, droit Argumentation juridique et guerre d’extermination : le cas de l’Allemagne nazie
- 10h20: Catherine Brun, Université Paris 3, Littérature Argumentations et communautés : l’exemple de la guerre d’Algérie
- 10h45 : Discussion
- 11h05: Pause
Convaincre et adhérer
- 11h20: Solange Rameix, Université Paris 1, histoire Monarchie absolue et monarchie limitée face à la guerre : deux stratégies argumentatives distinctes en France et en Angleterre à la fin du XVIIe siècle
- 11h45: Jean-Baptiste Santamaria, Université Lille, histoire La guerre, ultima ratio principis de l’État bourguignon (XIV-XVe siècles)
- 12h10: Grégory Daho, Université Paris 1, Science-Politique Redécouverte et légitimation des techniques contre-insurrectionnelles en Afghanistan. L’érosion des tabous coloniaux au sein de l’armée de terre
- 12h35 : Discussion
- 12h50: Déjeuner
Mémoire, appropriation et droit
- 14h30: Audrey Vedel-Bonnery, Université Lille, Littérature ‘The Sinews of Peace’. La guerre, la paix et Winston Churchill à l’âge d’or de la radiodiffusion
- 14h55: Marion Larché, Université Paris 1, droit L’Europe et la guerre : entre stratégie d’évitement et nécessité de réparation
- 15h20 : Discussion
- 15h35 : Pause
- 15h50: Quentin Verreycken, Université catholique de Louvain et Université Saint-Louis – Bruxelles, histoire « Poure compaignon de guerre » ou « meschant homme » ? La représentation du soldat dans les lettres de rémission des ducs de Bourgogne (1386-1477)
- 16h15: Anne-Laure Chaumette, Université Paris Ouest, Nanterre La Défense, droit Argumenter en guerre dans le procès international pénal
- 16h40 : Discussion
- 16h55: Conclusion Emmanuelle Cronier, Université de Picardie, Benjamin Deruelle, Université de Lille
Contact:
- Salle de séminaire de l’IRHiS - Université Lille 3, bâtiment A, Domaine du Pont de Bois
Villeneuve-d'Ascq, France (59653)- Université Paris 1, Amphithéâtre Turgot, 17 Rue de la Sorbonne
Paris, France (75005)
Benjamin Deruelle
courriel : benjamin [dot] deruelle [at] univ-lille3 [dot] fr
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