(image source: France Culture)
Abstract:
On s’était bien trompé ! On avait nourri bien des illusions, dans les années 1990, chez ceux qui avaient annoncé qu’après l’effondrement de l’URSS, couplé avec la fin des conflits coloniaux, la démocratie était vouée, grâce à la paix, à triompher bientôt sur toute la planète. On se souvient que le professeur américain Francis Fukuyama avait ainsi prédit la « fin de l’Histoire », autrement dit le triomphe du modèle politique des États-Unis tout autour de la Terre, selon une logique incoercible. Hélas ! le XXIe siècle s’est déjà chargé de faire voler en éclats cette belle illusion en nous rappelant que les relations entre la guerre, la paix et la démocratie, qui vont nous occuper ce matin, étaient bien plus compliquées que cela. Certes, une défaite existentielle a raison de presque tous les régimes. Les cas récents de la France comme de l’Allemagne nous l’ont assez appris - pour ne pas parler du Japon en 1945 ou, plus près de nous, de l’Argentine, dans l’affaire des Malouines. Mais on ne peut pas s’en tenir à cette simple observation. Et afin d’approfondir la réflexion dans ce domaine, nous allons braquer l’attention sur un cas particulier, celui de la guerre dite du Péloponnèse, qui opposa Athènes à Sparte, au cours des trois dernières décennies du IVe siècle avant notre ère. On a accoutumé de parler d’Athènes comme de la « mère des démocraties ». Il est donc pertinent de considérer, en comparaison avec notre temps, quels effets ces hostilités ont eus sur la marche d’un régime qui demeure si prestigieux mais aussi quelle influence la nature même de ce régime a pu avoir sur la conduite de la guerre. Mon invité, Vincent Azoulay, directeur d’études à l’EHESS, appartient à une nouvelle génération d’historiens de l’Antiquité qui bousculent beaucoup d’idées reçues. Il a le goût manifeste des rapprochements entre le passé et le présent. Je me devais par conséquent de le convier. C’est chose faite.
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